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La prostitution

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À consulter avant de relancer un débat sur ce sujet, pour éviter les redondances en vérifiant si vos arguments n'ont pas déjà été cités, et prendre connaissance de l'état d'avancement de la réflexion collective.

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La prostitution : mafias, abolition, liberté, corps

(débat ouvert par Biaise le 06/06/12, synthèse des contributions entre cette date et le 11/06/12)


1. Exposé du problème par son auteur

Constat : Il y a un double problème pour les personnes prostituées : les proxénètes et « l'État-Proxénète » (les prostitués payant des impôts mais étant combattus par l’État). Le statut semi-clandestin de la prostitution induit un travail dangereux, sans protection, favorisant les mafias et les exploiteurs.

Le débat suivant est posé : quel mal les prostitués causent-ils à l’État ?

La proposition suivante est faite :

  • Légaliser la prostitution pour que les prostitués aient droit à un statut, un revenu, un logement. La proposition serait « PP-Compatible » : liberté de disposer de son corps tout en luttant contre les proxénètes.
  • (ré)Ouverture de maison de tolérance officielles
  • Chasse très dure contre les proxénètes.
  • Statut social des personnes prostituées

(Accéder au propos original de l'auteur: Ici )

2. Arguments favorables apparus dans le débat suite à ce post initial

→ Cela restreindrait l'exploitation des prostitués en assurant un meilleur suivi, notamment médical.

→ Promotion de l'égalité de tous les travailleurs, y compris les travailleurs sexuels.

→ Le statut actuel fait de tout compagnon d'un travailleur du sexe un(e) proxénète.

→ La situation actuelle est très inconfortable pour les prostitués, et ils / elles sont victimes d'une double peine (payant des taxes pour une activité quasi-clandestine).

3. Arguments défavorables apparus dans le débat suite à ce post initial

→ Certaines prostituées ne veulent pas travailler en maison, préférant le contact avec un quartier, un territoire (contre l'obligation éventuelle de travailler en maison close). De plus, souhaite-t-on mettre tous les « indépendants » hors-la-loi ?

→ La prostitution serait une contrainte économique particulièrement forte et éprouvante à ne pas favoriser.

→ Risque d'apparition d'un « patronat-proxénète » . \\ Contre argument : certains travailleurs du sexe trouvent cela sécurisant.

→ Peut-on considérer que le sexe est un « produit comme un autre » ?

4. Ni pour ni contre mais à souligner

→ À noter que la proposition nécessiterait une révision en profondeur du statut de proxénète. (Morgane Merteuil du STRASS a précisé que le statut était actuellement complexe et flou : Lien ).

→ Attention à trouver un mode de création des Maisons qui ne soit pas du proxénétisme déguisé (donc favoriser les créations par association de travailleurs(euses), les coopératives, etc.).

→ Soutenir le secret professionnel dans le milieu du travail du sexe (pour éviter le chantage, les pressions, etc. au niveau légal). Contre-argument : semble très difficile à mettre en place.

→ A été longuement discuté le mode de rémunération des prostitués, et même si c'était passionnant, ce n'était pas le cœur de la proposition. Je vous invite donc à lire le débat pour ceux que ça intéresse !

→ De même sur les sujets suivants : nature et réalité de la prostitution, puritanisme, moralité, histoire des contraintes économiques et j'en passe.

→ D'après un participant, il paraît que les femmes sont moins agressives professionnellement que les hommes. Vous ne m'en voulez pas de ne pas avoir repris en détail cette partie du débat ?

→ La question des frontières et de la circulation des gens a été aussi abordée, avec la remarque qu'il est peut-être souhaitable d'avoir une position internationale à ce sujet (par exemple pour combattre la traite des prostituées et les libérer de la contrainte où qu'elles soient ?).

→ À mettre en lien avec le débat sur le Revenu Universel, je cite : « C'est presque exactement le même problème qu'avec la drogue : tant que la seule alternative au deal ou à la prostitution sera de faire des sandwichs à la brioche dorée pour 1094 euros par mois (si on a la chance d'avoir un temps plein) pour toute une frange de la population, ni l'interdiction, ni la libéralisation ne traiteront le problème en profondeur. »

Bataille « Légalisation contre absolution » (qui a occupé environ 70% d'un débat qui n'y était pas du tout consacré)

→ Des arguments ont été avancés concernant l'abolition de la prostitution, parfois avec le souci d'aller vers une abolition progressive et une meilleure protection des prostitués (exemple : Lien ). → Pour les abolitionnistes, le corps n'est pas à vendre, et c'est la diminution de cet acte de monnayer son corps qui doit être combattu (ce qui n'implique pas nécessairement de ne pas aider les prostitués).

Contre-argument : pourrait être applicable à n'importe quelle activité économique pour certains.

De plus, la prostitution acceptée par l'État maintiendrait la femme dans un statut de dominée (car il est possible « d'acheter » une femme ).

Contre-argument principal du débat : ce point de vue ne prend absolument pas en compte ceux qui font de ce travail un choix.

→ Pour d'autres (bon, UN autre, surtout...) le discours abolitionniste serait violent du fait que la prostitution était commune à bien des sociétés, il ne conduirait qu'à une mise hors-la-loi des travailleurs du sexe au motif qu'ils ne seraient pas dans la norme sociale. Tout ceci a occupé des pages et des pages et des pages de débat (et puis on en arrive à des choses comme ça : Lien ).

→ La prostitution ne devrait pas être réglementée car elle est pour certains assimilée à une forme d'esclavage social (Lien). Contre-argument : sans le proxénétisme, une prostituée a le choix d'arrêter si elle le veut, pas un esclave.

→ Il y a une nuance entre prohibitionnisme (en gros toutes les prostituées hors la loi) et abolitionnisme (vouloir une disparition progressive de la prostitution).

→ La prostitution constituerait systématiquement un viol et devrait être interdite, de même que la pornographie professionnelle et les clubs SM, et un certain nombre d'autres choses. (la position est soutenue par au moins un des débatteurs avec une intensité constante. Sur dix pages.) \\ Un contre-argument parmi d'autres, je cite : « La lutte contre le patriarcat ne consiste certainement pas à empêcher les femmes qui choisissent ces activités de les pratiquer, mais de changer le regard que la société porte parfois sur elles. »

Résumé de propositions ayant émergé du débat

  • Assurer un revenu et un logement décent à tous.
  • Que les prostituées sans papier ne soient pas expulsables, afin qu'elles puissent "pratiquer" au grand jour, sans craindre l'uniforme.
  • Que les policiers prennent aux sérieux les plaintes des prostitué(e)s
  • Une aide médicale et psychologique gratuite pour tous et toutes (et pas seulement les prostituées, mais pour énormément de métiers)
  • Tolérance sur l'utilisation d’hôtels comme maisons de passe. Au moins, on sais ou ça se passe.
  • Être client ou prostitué ne doit pas être un délit.
  • Mise en place de programmes d'insertion (ou de reconversion) sur la base du volontariat (avec possibilité de changement de ville, logement... pour celles qui seraient en danger)
  • Faire un vrai travail sociétal sur l'isolement affectif.

Autres propositions

  • Proposition de créer des parcours de formation pour les personnes prostituées souhaitant changer de voie.
  • Proposition, sur le viol, de transformer en « pénétration non consentie » l'expression « pénétration subie ».
  • Garantie que la police prenne au sérieux les plaintes des travailleurs du sexe.

5. Tendance générale

À quelques exceptions près, la plupart des membres se sont prononcés lors de ce débat pour une protection accrue (au minimum) des travailleurs et travailleuses du sexe, même si la violence des débats peut laisser penser que c'était fifty/fifty. Mais c'était beaucoup, beaucoup de violence HORS SUJET. Certains souhaitent, comme l'auteur du sujet, aller plus loin (maisons closes, abolition du statut de proxénète...), d'autres sont plutôt partisans d'une sorte de laisser-faire avec une reconnaissance des droits des prostitués. \\


Bibliographie

Un peu de documentation... Beaucoup de ces liens viennent de Morgane Merteuil... Qui a été une des rares à faire le choix de systématiquement sourcer ses interventions.//

Note du rédacteur

(Synthèse rédigée par Zali L. Falcam)

Le débat a été particulièrement long et âpre. De plus, il a été « trollé » (mettez autant de guillemets que vous voulez) par certaines personnes non membres du PP, voire non membres du forum avant cette discussion (les détails sont dans le sujet, je ne prends pas parti sur la question. Exemple). Je mets des guillemets parce que certaines interventions étaient pertinentes, alors que d'autres n'avaient pour vocation que de pourrir le débat.

J'ai choisi de retenir les arguments de ces personnes, mais de ne pas en tenir compte dans la tendance générale de ce débat qui concerne tout de même l'orientation que le PP souhaite ou non prendre sur un point très précis. Par contre quand c'était trop éloignés du sujet (Strass contre Nid...) j'ai fait l'impasse, trop loin du sujet. Je note aussi que ces « invités » au débat ont parfois eu des mots extrêmement durs, voire insultants envers les autres contributeurs.

Ce fut très agaçant à lire dans l'ensemble... SURTOUT QUAND LES DIX DERNIERES PAGES SONT QUASIMENT INTEGRALEMENT DU HS.

Note du correcteur (placebo) : la question du sexe (un ou une prostitué(e)) se ressent dans la synthèse.